ARCHITECTURE MILITAIRE
château de Guillaumes / fortification de Puget-Théniers / vestige du château d'Ascros
La Citadelle d'Entrevaux Place frontière avec le Comté de Nice, jusqu’en 1860, la ville d’Entrevaux, nichée dans une boucle du Var, fut, après l’invasion piémontaise de 1690 fortifiée par Niquet, directeur des fortifications de Provence d’après les instructions de Vauban, qui n’avait pu se rendre sur place. En 1704, à la Toussaint, après avoir visité cette fois Entrevaux, Vauban corrige le premier plan et prévoit d’importantes modifications pour la citadelle. Utilisant au mieux les extraordinaires possibilités de l’éperon rocheux barrant le Var, Vauban fait renforcer la porte de Puget-Théniers par un ouvrage à cornes. Il ajoute les deux tours bastionnées aux fortifications. Au XVIIIe siècle, la défense est complétée par deux batteries placées à mi-hauteur du chemin menant au château, lequel est protégé des tirs d’enfilade par des parapets.
Au XVe et au XVIe siècle le château bénéficie d'améliorations secondaires. On perce de nouveaux postes de tir, telles les meurtrières pour arquebuses à la base de la tour circulaire au XVe siècle et les canonnières ovales au XVIe siècle. Les guerres de religion, la Ligue, les luttes entre Rasats (protestants partisans du maréchal de Retz, gouverneur de la Provence) et carcistes (catholiques affiliés au comte de Carcès) eurent à maintes reprises entre 1562 et 1598, des répercussions sanglantes dans le Haut-Var. Vauban, qui a déjà séjourné à Guillaumes en 1682 et 1692, dresse entre septembre et octobre 1700, les plans de nouvelles fortifications. Les travaux se poursuivent jusqu'en 1706 sous la direction des ingénieurs militaires Hercule Langrume et Jacques Laurent. Ils réalisent plusieurs aménagements dont : un magasin à poudre abrité, un nouveau corps de logis, des galeries de logements, des casemates, des rampes d'accès, des portes et des pont-levis, des bastillons et une terrasse d'artillerie…et pour conclure une nouvelle enceinte autour de la ville.
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Les vestiges des fortications de Puget-Théniers En 1388, avec la Dédition de Nice, Puget-Théniers acquiert une importance stratégique majeure. Sur un sommet escarpé, son château est reconstruit, agrandi, et relié à l’agglomération par une enceinte. Ce rôle de place forte s’affirme encore aux XVIe et XVIIe siècles face à sa voisine française Entrevaux. Début mai 1691, le château de Puget est pris et occupé par les Français. Le marquis de La Fare, qui commande les troupes d’occupation, fait renforcer la position, mais Louvois lui demande de faire raser le château quand il jugera le pays totalement conquis. Le 2 janvier 1793, Le bourg occupé par les troupes révolutionnaire est repris par les Sardes qui entreprennent des travaux hâtifs pour la restauration du château. Mattone di Benevello, signale toutefois que bien que le château constituât "avec son baraquement et son petit magasin, un poste excellent, où cent hommes pouvaient en repousser mille, il n’y avait même pas un baril de poudre". Les Sardes évacuent la ville sans combat le 28 février 1793. Il ne reste des fortifications qu’une porte à l’entrée Ouest de la rue Casimir Brouchier, laquelle a été mutilée en 1936 pour faciliter le passage des camions. Quelques traces d’une seconde porte se trouve à l’entrée Est de la même rue, et une moitié de tour en haut du faubourg. Philippe Thomassin
Les vestiges du château d'Ascros
Source : BARBIER Georges - "Château et places Fortes du Comté de Beuil", dans Nice Historique, n°4, 1994, p.187-188 |