AGRICULTURE
La culture des céréales | Le foulage | Le vannage | La fenaison
Une agriculture en terrasses
Cultiver sur les terrasses relevait de la maîtrise de trois éléments : l'eau, la terre, la pierre L'action de l'eau est violente et rare, il faut donc la dompter, empêcher son action érosive tout en favorisant son accumulation. Les paliers successifs, constitués par les terrasses, brisent le ruissellement et favorisent l'infiltration. La terre est précieuse. Elle risque à chaque orage d'être emportée vers la vallée. Le système des terrasses permet de la niveler et de la retenir. A chaque passage de l'araire ou de la bêche, "lou magau ", les hommes ont utilisé un panier, le "garbelou" pour récupérer et remonter sur les terrasses ce bien précieux. La pierre est présente partout, arrachée du sol pour générer un nouveau site, d'adversaire elle devient alliée. Elément du patrimoine, les terrasses participent à la beauté et au façonnage en courbe de niveau du paysage. Elles contribuent aussi à sa sauvegarde, en le préservant de l'érosion.
L'avoine ("civaou") et l'orge ("ordi") complétaient l'alimentation des animaux. Les semailles se déroulaient à l'automne pour le blé et au printemps pour l'avoine et l'orge. Elles se pratiquaient à la volée. On ne conservait pas le grain de l'année précédente, les hommes préféraient acheter la semence provenant de basse altitude, car elle était jugée de meilleure qualité. La moisson avait lieu dans la deuxième moitié de juillet. Elle s'échelonnait des terres de basse altitude aux plus élevées. Les hommes maniaient la faucille. Ils coupaient le plus ras possible afin de récupérer la paille pour les litières. Il y avait généralement une "lieuse" pour quatre moissonneurs. Elle formait les gerbes. Les gerbes étaient groupées en "gerbeiroun", plus ou moins importants, de 10 à 40 gerbes, selon le temps que l'on prévoyait pour le séchage. Ils étaient construits de forme conique pour que la pluie ruisselle sans les pénétrer. Le blé devait être très sec pour le foulage.
Le foulage est une opération effectuée par beau temps sur des aires pavées de grosses pierres. Dans les hameaux, chaque ferme possédait la sienne. Les gerbes déliées étaient déposées au sol en cercle afin d'être foulées par un animal : bœuf, âne ou mulet. Celui-ci portait une muselière l'empêchant de consommer le produit de la récolte. Quand on estimait le grain suffisamment piétiné, les hommes enlevaient la paille à la fourche. Quelquefois on soumettait la paille à un second foulage pour récupérer les derniers grains.
Anciennement, on passait au crible ("lou drai") le grain ramassé sur l'aire de façon à éliminer les fragments d'épis pris avec le grain. Puis les femmes effectuaient le vannage au moyen d'un tamis, ("lou vanié"). Elles installaient un drap au sol, et profitant du courant d'air, elles secouaient, très haut le van rempli de blé. Le grain tombait sur le drap et les "espousso" étaient entraînées par le courant d'air.
Le grain recueilli devait encore passer au lavage pour éliminer les derniers déchets qui pouvaient rester : ceux-ci, plus légers que le grain, montaient à la surface de l'eau et étaient entraînés par le déversoir de la fontaine ou du lavoir qu'on utilisait pour cette opération, le reste était enlevé à la main. Le grain était alors mis à sécher sur des toiles puis ensaché pour être porté au moulin à dos de mulet. Une grande partie de la récolte était toutefois conservée, à la maison, en grains dans des sortes de coffres maçonnés, ("lou veillo"), surmontés d'un placard : le grain se conserve, en effet mieux que la farine.
La fenaison
Chaque animal portait deux filets ("barriou") par voyage. L’évaluation de la production se faisait en charge. Le foin était ensuite recoupé, à l’aide d’un coupe foin emmanché ou d’un coupe foin articulé sur un châssis. |